"L’action politique est tentative de résolution effective de problèmes affectant l’existence d’êtres humains, dès lors qu’il s’agit de problèmes communs qui ne peuvent être résolus qu’en commun." Patrice Canivez
Parfois certains évènements extérieurs nous bouleversent et la peur se manifeste. Je parle précisément du contexte qui nous entoure et du champ des catastrophes dont nous sommes témoins : l'état du monde au point de vue politique, social et environnemental.
Chercher une direction, un repère, une réassurance : ce qui va rester stable et permettre un appui. Voilà ce qui humainement nous relie. La peur divise, la recherche rassemble.
Seuls nous sommes fragiles, nous avons besoin de nous rassembler. Et pourtant, une fois en groupe, la difficulté de trouver chacun sa place est réelle. Les blessures, les résistances, les protections, les fermetures et les agressions surviennent à une telle vitesse dans les rassemblements humains que vivre ensemble n'est pas exempt de conflits, d'incompréhensions, de malentendus. Combien de chagrins, d'échecs, d'injustices et d’effondrements ai-je écouté au fil de toutes ces années? Et ensuite de réveils, de reconstructions, d'apprentissages et de recommencements...
Et savez-vous ce qui remet debout? Ça semble un peu niais mais je vais développer quand même : c'est l'amour. C'est tout ça et seulement ça. De celui qu'on trouve dans une confiture aux abricots déposée sur le palier par le voisin, au réconfort des bras qui embrassent un chagrin, du sourire gratuit du facteur qui repart sur son vélo en passant par le regard d'un enfant qui traverse.
L'amour contenu dans des actes simples et dans des actes plus engageants comme quand on contribue à l'hébergement d'une personne en difficulté, comme un ami qui défend les arbres de la planète ou un autre qui protège les océans.
Comme toutes ces personnes qui mettent de l'amour dans leur quotidien et le placent au centre de leurs valeurs. Je parle de ce parent qui lit et interroge sur comment faire pour vivre sous le même toit que cet adolescent qui le confronte, comme ce chanteur qui nous offre son cœur pendant des heures de concert, ce poète qui écrit, ce boulanger qui pétrit à 3h du matin, cet homme ou cette femme qui nous dit je t'aime. Je parle aussi de mon engagement à souhaiter chaque jour la bienvenue à ceux qui viennent se poser sur leur existence, qui allume une bougie sur la table pour veiller à garder de la conscience dans chacun de mes gestes et dans chacun de mes mots. A tous mes collègues qui pratiquent et nous tous qui cherchons encore et encore des lieux, des dates et des occasions de permettre à chacun de prendre soin de soi et de ceux qui nous entourent.
Faire le choix de continuer à aimer, encore et toujours, partout et tout le temps. Envers et contre tout. Malgré la peur : brandir notre capacité à y croire comme le plus fort des boucliers face au danger. Et aussi comprendre comment et pourquoi apparaissent les conflits pour en sortir le plus indemne possible et se préserver des mauvais coups.
Se renseigner, partager, et rester ouvert sur tout ce qui pourra nous en apprendre sur notre capacité à rester aimants. Voilà notre action. Et bien sûr on ne s'arrêtera pas là. Et en attendant, sachez qu'on est cohérents comme ça. Qu'on pratique la révolution par l'amour : qu'on vous en souhaite encore et encore , inlassablement et toujours. Que c'est notre action pour le monde, rien de moins.